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18 mai
2024

Cent ans de musique 
avec Samson François 

Par Anne-May Bendien

Samson Pascal François est venu au monde le 18 mai 1924. Samson « pour la force physique », et Pascal « pour les qualités d’esprit ». Un choix qui s'est révélé fort judicieux !

Aujourd'hui, nous célébrons le centenaire de cet événement qui aura eu une grande importance pour le monde pianistique en France.

Samson n'avait pas encore conscience des courants musicaux innovants et des formidables évolutions technologiques qui l'accompagneraient pendant sa formation musicale et littéraire. Observons donc quelques-uns de ces courants importants qui se développaient dans les années 1920 et qui participent à ce contexte historique.

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En 1924, la scène musicale française est marquée par Maurice Ravel et Francis Poulenc. Ravel était à son apogée créative, avec des œuvres telles que Boléro et Le Tombeau de Couperin. Poulenc, du groupe des Six, cherchait à renouveler la musique française. Le style musical était principalement caractérisé par une réaction contre le romantisme tardif et le symbolisme. L'influence de Claude Debussy, mort en 1918, perdurait. La musique de l’entre-deux-guerres proposait un mélange d'innovation et de tradition, ce que nous retrouverons dans le Concerto pour piano et orchestre de Samson François des années plus tard.

Le 18 mai 1927. Samson François et Rose, sa mère
Photo : Collection © Quetzal François

 

 

 

«  Rien n’est, en effet, plus naturel à notre vie que le nombre deux : 
la marche, les mains, l’amour. C’est l’absolu de notre expression humaine et la base de toute musique. Là est la vertu profonde du jazz et sa force… 
par la seule magie du rythme, des sensations inconnues, une conception du son jamais imaginée, c’était recommencer ce que les poètes de la poésie pure avaient tenté sur des mots – et que le jazz exprime pleinement… »

* Citation de Samson François

Samson François au piano. San Remo. Environ 1929.
Photo : © Moreschi/EMI
 

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Le jazz s’est diffusé en France essentiellement par le biais des troupes de musiciens américains qui jouaient en Europe pendant et après la Première Guerre mondiale. Paris, en particulier, a été une place importante pour le jazz, devenu une expression des nouvelles habitudes et les changements sociaux.

De nouveaux styles émergeaient, comme le jazz hot et le jazz dixieland. Louis Armstrong, Art Tatum et Duke Ellington ont contribué à définir le son et le style. Samson disait du jazz que « ce balancement m’a beaucoup aidé dans ma technique musicale ».

« On y découvre des chants d’église, des chromatismes purs à la Chopin, des fausses relations dans la tradition de Ravel… et surtout cet admirable goût du binaire, qui est la règle éternelle de tout ce qui est musical. » *

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La guerre a également influencé la musique française dite « classique », mais peut-être pas de la même manière. De nombreux compositeurs français ont créé des œuvres qui exprimaient le deuil et la perte ressentis pendant et après le conflit. D’autres compositeurs sont apparus, en quête de nouvelles techniques et formes d'expression musicales. Igor Stravinski, Béla Bartók et Serge Prokofiev étaient de ceux qui créaient des œuvres novatrices et expérimentales.

En 1924, André Breton a publié un manifeste sur le surréalisme qui reprennent les théories de Freud sur les rêves et l'inconscient. Samson François, futur grand lecteur, allait puiser dans les écrits d'André Breton, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé ainsi qu'Edgar Allan Poe ou encore Achim von Arnim pour leur littérature fantastique et sombre.

🎞️

Le cinéma français allait connaitre des progrès considérables à partir de 1924. René Clair réalise Entr'acte, un court-métrage surréaliste qui a contribué à explorer de nouvelles formes d'expression cinématographique.

Samson se passionnera pour le cinéma — qu'il « considère être l'art total de notre époque » — il composera des musiques de films. Pour Jean-Claude Bonnardot: Paris fériéBallade pour un voyou, et pour Henri Calef: Adieu Paris et Fido.

🪘

Il y avait des progrès dans la construction des instruments. La mécanique interne améliorée pour les pianos permettait d'affiner la réponse tactile. Des innovations dans la fabrication des cordes et des marteaux produisaient une qualité de son supérieure. Les fabricants se penchaient sur la finition et l'esthétisme, ce que rendaient les pianos également plus durables et résistants à l'usure.

Les instruments à vent, la batterie comme nous la connaissons aujourd'hui, ainsi que les technologies du son étaient en plein renouveau. Le son devenait plus clair et plus fidèle avec une réduction des distorsions et des bruits parasites dans l’enregistrement.

On pourrait par la suite parler d'un effet « boule de neige » technologique et musical, qui se manifesta par la popularité des disques et de la radio. Par rapport aux cylindres de cire, les disques avaient une meilleure capacité d'enregistrement et pouvaient être utilisés plus souvent sans se détériorer. La standardisation des formats a facilité la production, la distribution et la lecture des enregistrements.

📻

Radio Tour Eiffel diffusait une émission quotidienne dès fin 1921. La radio devenait la nouvelle plateforme pour propager la musique en direct ou enregistrée. Les auditeurs qui possédaient un poste radio pouvaient alors écouter et étudier une grande diversité de styles musicaux depuis le confort de chez eux. Samson François s'est également fait connaître plus tard par ce moyen : on le retrouve régulièrement à la radio dès 1933 ! (voir photos).

Cet environnement technologique et musical en pleine expansion que Samson François 
a vu se développer durant sa vie est étonnamment comparable à ce que nous vivons aujourd'hui, 100 ans plus tard. Dans le monde culturel, industriel et à travers les réseaux sociaux, que ce soit pour la radio, l’enregistrement ou les instruments de musique, nous vivons ce que Samson a vécu à l’échelle de son temps, à 100 ans d’écart.

🏆

Jusqu’à cet événement de mai 1924, quand la France avait accueilli les Jeux olympiques d'été à Paris ! La cérémonie d'ouverture eut lieu au stade de Colombes...

* Toutes les citations sont de Samson François.

Extrait de La Croix, 23 janvier 1933. 
Tous droits réservés. 
Rubrique : La T.S.F. à l’étranger

« RADIO-SUISSE-ROMANDE (émetteur national 
403,8 m., Genève 759,5 m., Lausanne 678,7 m.)

Diffusé à 20 h 40, Samson François, pianiste ».

 

Extrait du livre de Maximilien Samson François : 
SAMSON FRANÇOIS, Histoires de Mille Vies p.18

Avril 
2024

Alain Beauvais, photographe...

...au Domaine de George Sand, Nohant 1970

"Samson était un homme formidable 
peut être le plus sympathique de tous les artistes que j’ai pu rencontrer au cours de ma carrière. Il était généreux de son temps et de son attention, parlait à tout le monde, aussi bien au tout jeune photographe que j’étais (néophyte en musique classique), qu’à l’éclairagiste ou au machiniste qui préparaient la scène pour les concerts du soir. Il avait la simplicité des grands !"

 

Alain Beauvais est le seul photographe ayant réalisé un reportage sur Samson François, à la fois pendant la répétition et le concert le même jour, comme ce fût le cas de ce vendredi 26 juin 1970. A cette occasion, il est aussi le dernier à l’avoir photographié au cours d’un concert public.

Alain Beauvais répète volontiers : « J’aime tout ce qui nous transporte ». 

De 1970 à 1976, il a été le photographe officiel des
Fêtes Romantiques de Nohant et actuellement de Nohant Festival Chopin.

Par Frédéric Demoulin
Extrait d'un entretien avec Alain Beauvais. Paris, janvier 2024
Collection © Bendien-Demoulin

Mars
2024

Photo : Publication sur Facebook, mars 2024. © Maria Cooper Janis
Traduction ci-dessous : © Anne-May Bendien

À notre famille musicale,
Merci pour toutes ces années d'amour et de soutien.
Le départ de Byron, mon mari depuis 58 ans, est une telle perte pour moi et pour le monde entier.
Byron avait compris que la musique a de nombreux pouvoirs, y compris celui de franchir des obstacles qui semblent insurmontables. Dans le monde divisé d'aujourd'hui, souvenons-nous de cela et tâchons de le mettre en pratique afin d'honorer son héritage.
Avec amour, Maria

Hommage à Byron Janis, 
pianiste et contemporain de Samson François

Par Anne-May Bendien

 

C'est avec une grande émotion  que nous avons appris le décès le 14 mars de Byron Janis. Byron est un pianiste que j'admire autant que Samson François. Ils jouaient souvent à quelques jours d'intervalle et au même endroit, au Festival de Musique de Menton ou à Londres, par exemple. Ils s’admiraient mutuellement. Mais le destin a fait qu'ils ne se sont jamais rencontrés en personne.

     Le 1ᵉʳ avril 2021, au plus fort de la pandémie, Byron m'a écrit quelques anecdotes de ses souvenirs d’un été à Menton. Je lui avais envoyé plusieurs photos qu’il n’avait jamais vues, prises par Christian Merle à Menton. Byron s’y trouve aux côtés de Maria Callas et de la Princesse Grace de Monaco.

De gauche à droite : Princesse Grace Kelly, Maria Callas et Byron Janis. 1969. Photo © Christian Merle

  

 Byron m’avait répondu (traduction de l’anglais) :

« Chère Anne-May,

     Merci pour votre e-mail très intéressant, et surtout, j'espère que vous allez bien — cette année a été des plus incroyables. Je pense que la musique sous toutes ses formes a aidé des millions de personnes à traverser cette pandémie. Je suis très heureux que vous ayez apprécié le concert à Moscou — j'ai récemment sorti un album Live from Leningrad, vous pourriez également apprécier.

     Jouer à Menton, comme vous pouvez vous y attendre, a été l'un des grands plaisirs de mon parcours musical. C'était un tel bonheur de jouer dans ce magnifique cadre surplombant la Méditerranée, ce Festival de Musique qui est devenu si important. Je suis tellement content que ces photographies que vous m'avez envoyées existent. Vous avez ma permission d'utiliser les trois photographies.

     Apparemment, Maria Callas était spécialement descendue de Paris pour assister au concert et j'ai été particulièrement heureux de rencontrer la Princesse Grace, car elle était l’amie de la famille de mon beau-père, Gary Cooper, et bien sûr, elle avait fait ses débuts à l'écran dans son célèbre film High Noon.

     Un autre moment fascinant a été la venue d’un homme dans les coulisses pour me saluer à la fin du concert ; il avait l’air étrangement familier, mais je n'arrivais pas à le reconnaître. Nous avons eu une conversation très intéressante et ensuite le directeur du festival, André Borocz, est venu précipitamment nous présenter officiellement et m'a informé que l'homme avec lequel je parlais était un descendant direct de Napoléon — il était très petit et lui ressemblait vraiment !

     Je crains de ne pas avoir d'anecdotes personnelles à propos de Samson François —  vous obtiendrez probablement plus d'aide des autres membres du public. Cela me désole de n'avoir jamais eu l'occasion d'entendre Samson François jouer et de ne pas l'avoir rencontré, mais je sais combien le public français l'adorait. Le seul artiste que j'ai entendu jouer au festival était Rostropovich* qui m'a dit en coulisses avant son concert : "Ne faites pas attention à toutes les fausses notes." 
Nous avons ri tous les deux.
 

     Merci beaucoup pour vos vœux d'anniversaire.

     Je vous souhaite beaucoup de succès dans votre projet de faire connaître « l'esprit musical » de Menton et à quel point il a apporté de la joie à tous — j'attends avec impatience votre publication.

     Avec mes meilleurs vœux,

     Byron Janis »

* Orthographe selon Byron Janis, aussi écrit "Rostropovitch"


 Samson aurait vraiment apprécié cette anecdote sur les fausses notes !
 

Princesse Grace Kelly et Maria Callas avec Byron Janis. 1969. Photo © Christian Merle

Une vie exceptionnelle

     Le monde entier connaît aujourd'hui son succès musical, son talent et son courage extraordinaire. 
     À l'époque, cependant, son public n'avait aucune idée des efforts surhumains qu'il avait déployés pour surmonter les obstacles de santé immenses pour un pianiste de son niveau.

     Byron Janis, né en 1928 aux États-Unis de parents russe et polonais, est considéré comme l'un des plus grands pianistes américains du XXe siècle.

     C'est à l'âge de 11 ans que le jeune Byron s'est blessé à la main à travers une vitre en courant après sa sœur. Depuis lors, il n’avait plus aucune sensation dans son petit doigt gauche. Pour tous, sa carrière de pianiste était terminée. Mais pas pour lui — ni heureusement pour son professeur de piano.

     À 20 ans, il était le premier des rares élèves de Vladimir Horowitz. Puis, alors qu'il avait 26 ans, une opération qui avait mal tourné a figé son épaule gauche. La douleur persista pour le reste de sa vie.

    À l'âge de 45 ans, il a été atteint d'arthrite rhumatoïde aux deux mains et a dû subir plusieurs opérations pour pouvoir continuer à jouer. Une opération en particulier a changé sa façon de jouer du piano : le chirurgien, sans avertir Byron, a raccourci son pouce gauche en bloquant l'articulation. Son pouce n'était plus assez long pour atteindre le clavier. Il a dû adapter sa manière de jouer en utilisant sa main droite pour jouer les notes prévues pour son pouce gauche !

     En 1984, à la Maison-Blanche, lorsqu'il a enfin et publiquement révélé ses problèmes, Byron a déclaré à propos de son handicap : « La maladie est toujours avec moi. Les articulations ne se plient pas, il y a une grave limitation des mouvements — je l'ai, cette maladie, mais elle ne m'a pas ». Il a également déclaré qu'il n'échangerait jamais sa place avec personne ni ne souhaiterait avoir une autre paire de mains, car elles l'avaient rendu ce qu'il était devenu.

     Malgré le sort du destin, il est devenu un monstre sacré du piano, un grand pédagogue de musique et de technique, un mentor pour les jeunes talents handicapés par l'arthrite. Plus tard, il a joué pour des soldats hospitalisés et, selon son épouse Maria Cooper Janis, a composé jusqu'à la fin de sa vie. La musique était son oxygène – ses propres mots.

La Tribune des Critiques de disques

En novembre 2015, lors de l'émission de radio "La Tribune des Critiques de disques", a eu lieu une comparaison de six versions du Premier Concerto de Liszt.

Samson François a été choisi comme version de "référence" parmi ces six versions, avec Constantin Silvestri à la direction — c'était la plus ancienne version, un enregistrement de 1960 !

Samson a triomphé ─ de justesse ! ─ sur les interprétations d'Alfred Brendel, Lang Lang, Martha Argerich, Krystian Zimerman et… Byron Janis.

Le deuxième élu choisi était Byron ! Personnellement, je n'aurais pas pu les départager.

Byron Janis joue avec classe et élégance, élevant son auditeur à une hauteur invisible, son jeu apaisant l'âme. En écoutant Byron, je suis confortablement installée dans mon fauteuil, je l’écoute en rêvant, je suis profondément émue par la justesse et la spiritualité de son jeu.

Quand j’écoute Samson François, j’entends le conteur qui nous entraîne dans son histoire, jouant avec nos émotions ; nos joies, nos soucis, nos questions, nos doutes. Je me trouve souvent sur le bord de mon siège, totalement attentive et oubliant de respirer.

J'écoute leurs interprétations du concerto n° 1 pour piano et orchestre de Liszt pendant que j'écris (regardez les vidéos à côté de ce texte).

L'affection de Byron Janis pour la France est restée forte. Il y a donné de nombreux concerts ainsi qu’en Europe. Il est également connu pour sa découverte de deux partitions manuscrites de Chopin, lors d'une visite à Thoiry en 1967 - des versions différentes de celle publiée de la Grande Valse. Six ans plus tard, il en a découvert une troisième version à l'Université de Yale aux États-Unis (son autobiographie "Chopin and Beyond" détaille cette histoire extraordinaire).

Sa proximité spirituelle avec Chopin a inspiré ses interprétations musicales du compositeur ; Maria, son épouse, a écrit que « le défi musical de Byron était de nous ramener, âmes terrestres, les visions et les sentiments d'autres dimensions ».

Byron Janis au Festival de musique de Menton. 1976
Photo © Christian Merle

Écoutez Byron Janis et Samson François jouer 
Liszt : Concerto pour piano et orchestre n° 1. D.R.
 

Samson François en concert
Photo X. Collection © Quetzal François

Les défis artistiques

    Samson François et Byron Janis ont vécu, à
mon sens, des événements de vie similaires. Les deux pianistes étaient des prodiges très jeunes et avaient déjà joué devant un public avant l'âge de 7 ans. Enfant, Byron a eu l’accident déjà évoqué à la main ; Samson a eu un accident de vélo qui a laissé des séquelles 
à son œil gauche. Tous deux ont dû s'adapter : 
le manque total de sensation dans le 
petit doigt pour Byron et, pour Samson, 
la difficulté de lire une partition. 
Byron a développé 
une vision du "troisième œil" sur sa main gauche pour compenser le manque de sensation. Samson a particulièrement développé sa mémoire.

En 1956, Samson a été le premier pianiste français à être invité en Union soviétique suite à l'ouverture des échanges culturels avec la France. Et en 1960, Byron a été le premier pianiste américain à se produire dans le cadre de l'échange culturel entre l'URSS et les États-Unis. Ce qui, de plus, a contribué à modifier certains stéréotypes que les Russes avaient sur le peuple américain.

En 1958, Byron a été le dernier pianiste à se produire à La Havane à Cuba, la veille de l'annonce que Fidel Castro avait pris Santiago. Il a quitté le pays au matin de la révolution. Quarante ans plus tard, il a été le premier pianiste classique à être de nouveau invité à Cuba, par le ministre de la Culture.

Samson, quant à lui, a été invité en Chine en 1964 en tant que premier artiste occidental depuis 30 ans à franchir les frontières de la Chine communiste. Samson a raconté qu'il était certain de son succès quand il avait vu que 10 ministres du gouvernement chinois avaient acheté des billets pour sa deuxième représentation !

Les deux pianistes étaient des ambassadeurs du langage universel de la musique…

Ils étaient considérés comme parmi les plus grands interprètes de Chopin de tous les temps…

Les deux hommes pensaient mourir jeunes.

Photo du fond : Byron Janis au Festival de musique de Menton. 1976. © Christian Merle

Byron Janis au Festival de musique de Menton. 1976. 
Photo (détail) : © Christian Merle

Une élève de Byron Janis

Myriam Birger, disciple de Samson, a été élève de Byron Janis pendant l’année 1970. Elle a rencontré Byron Janis au concours Long-Thibaud lorsqu'elle avait 15 ans. Il était membre du jury en 1967 quand elle a remporté le 4ᵉ prix du piano. Byron est venu voir la jeune fille après sa prestation pour lui proposer de travailler avec lui. Samson a approuvé l'idée qu'elle parte en Amérique pour cette expérience. Samson lui-même avait tant apprécié l'accueil américain qu’il se sentait "comme un dieu" le lendemain de son premier concert. Myriam se rappelle que Samson lui avait alors dit de « partir aux États-Unis, de changer un peu de la France, de s'élargir, de devenir un peu plus internationale, de voir ce qui se passe ailleurs ». Myriam a quitté la France à l'âge de 18 ans pour étudier avec Byron. Elle ressentait chez Byron "un être blessé, avant tout, blessé…", ce qui n'est pas surprenant : c'était exactement à ce moment-là que la plus grande bataille de sa vie contre l'arthrite rhumatoïde avait commencé, bien qu'il ait gardé cela entièrement pour lui pendant de nombreuses années.

Photo : Samson François et Myriam Birger à Menton. 1969. DR. Collection Myriam Birger

Portrait de Byron Janis avec La Grande Valse de Chopin. Technique mixte. 2019. © Anne-May Bendien
Photo © Marcel Marques

Portrait d'un pianiste

Je me sens très privilégiée  d'avoir eu ces échanges avec Byron et Maria au fil de quelques années de correspondance et de pouvoir raconter ici ses anecdotes.

Comme Samson François, Byron Janis nous laisse un héritage humain et musical extraordinaire. Le monde vient de perdre le tout dernier représentant d'une génération de pianistes romantiques du XXe siècle. Heureusement, il nous laisse ses souvenirs écrit dans son livre ainsi que ses nombreux enregistrements.

Anne-May Bendien

1980
et 
1985

Exposition au Conservatoire de Colombes en 1980 et 
à Sauve en 1985.

En 1980, le jeune Frédéric Demoulin organise une exposition et donne une conférence sur Samson François au Conservatoire de Colombes.

Peinture de Samson François, dédicacée et signée Henri Buron. Photo © Frédéric Demoulin Collection Samson François

Exposition à Sauve. 1985
Photo © Frédéric Demoulin

Anne-Marie discute avec Josette François à l'exposition. 
Colombes, 1980
Photo © Bernard Hennequin

Exposition à Sauve. 1985
Photo © Frédéric Demoulin

Rose François à l'Exposition "Samson François, poète et magicien du piano"

Colombes, 8 novembre 1980, 15 h 40 

Rencontre de Frédéric avec Rose

Une petite femme âgée vêtue d’un imperméable et portant une capuche attend patiemment, sous la pluie, devant la porte du conservatoire de Colombes l’ouverture à 16 heures de l’exposition. 

Je l’invite à venir se mettre à l’abri à l’intérieur du conservatoire… Nous engageons une conversation autour de Samson François. Je m’empresse de lui demander si elle a connu le grand pianiste. Elle me saisit le bras de ses deux mains, ferma les yeux et me dit « Monsieur, je m’appelle Rose François, je suis la mère de Samson »…

J'étais stupéfié !

Rose François. 1980. Photo © Frédéric Demoulin Collection Bendien-Demoulin

Domaine de la Colla, Menton

En 1982, Frédéric Demoulin visite avec des amis la maison du Domaine de la Colla

Samson François a séjourné au Domaine tous les étés entre 1963 et 1970. Il participera au Festival de Musique de Menton presque chaque année, de 1955 à 1969

1982. Photo © Bernard Hennequin

Vue de l'entrée du domaine 
à Menton

Photo © Frédéric Demoulin

Myriam Birger à Menton

Photo de gauche à droite : Myriam, Hanne, Samson, (et inconnue). 1969 Photo X. DR © Collection Jacques Rides

La très jeune et talentueuse Myriam Birger, la plus jeune lauréate du Concours International Long-Thibaud à 15 ans, va passer l'été de 1969 à La Colla avec Samson et sa compagne Hanne. Elle s’immerge dans la vie de Samson et reçoit les conseils du maître. Une expérience qui la marquera à vie, à la fois professionnellement et personnellement.

"J'avais 10 ans... j'ai une révélation totale – je crois que c’est son toucher, unique, qui m’a touché – ça a été l’ouverture du monde du piano, de la musique, du romantisme, enfin, tout est venu...

... Je lui dois ma vie pianistique, je ne sais pas comment ça aurait été sinon."

Myriam Birger dans un entretien avec Frédéric et Anne-May, novembre 2021

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