Le Pianiste

"Ah ! Je préfère être bien assis à un mauvais piano que d'être mal assis sur un bon." 

"Ce qui m'importe le plus, c'est d'essayer les chaises beaucoup plus que les
pianos : même un mauvais piano, qu'est-ce que vous voulez, il faut le ménager, il faut avoir pitié de lui !... Dans le fait d'être bien assis, il y a une question d'équilibre, il y a tout de même un côté athlétique (quand on joue du piano). Si vous êtes mal assis, vous ne respirez plus bien et pouvoir respirer, c'est tout de même la première chose quand on fait de la musique."

Extrait du livre de Maximilien Samson François : SAMSON FRANÇOIS, Histoires de... Mille Vies p.89

Photo ci-dessus : Photo X. © Collection Quetzal François

"Un concert ne doit être 
que la continuation normale 
de votre vie

... on pourrait dire qu'il faut jouer avec son âme, seule à seule avec celle d'une salle entière, qu'elle soit japonaise, iranienne, russe ou parisienne… Toujours, même au cours des concerts, je ne joue que pour mon plaisir… J'oublie le public, et s'il manifeste son contentement après, j'ai d'abord un moment de surprise… puis je savoure la joie de retrouver des amis très gentils qui seraient venus me tenir compagnie, un soir comme les autres."

Extrait du livre de Maximilien Samson François :
SAMSON FRANÇOIS, Histoires de... Mille Vies, p.40

Samson François en concert à Londres. 
Photo : © Axel Poignant. Collection Quetzal François

Un pianiste remarquable
Par JACOB SISKIND

« SAMSON FRANÇOIS, pianiste, au Théâtre de la Caméra de la société Orchestra da Orpheum en concert final...
     Il y avait un public pitoyablement restreint au théâtre Orpheum hier soir, mais ceux qui y étaient présents ont eu l'occasion inhabituelle d'entendre l'un des récitals de piano les plus remarquables jamais présentés dans cette ville. Ce n'était pas la première fois que Samson François se produisait dans cette ville, mais c'est la première fois qu'il se produit ici dans un programme parfaitement adapté à ses talents.
     Je ne pense pas avoir jamais entendu quelqu'un comme François. D'un point de vue purement pianistique, il est époustouflant ! Ses bras et ses poignets semblent faits de caoutchouc indien ; ses doigts peuvent passer en un instant de vadrouilles de spaghettis étuvés à des maillets en acier trempé ; ses muscles ne semblent pas connaître le sens de la fatigue et sa gamme de tons est la plus étendue que j'aie jamais entendue chez un pianiste formé en Europe occidentale.
     Musicalement, beaucoup de choses qu'il fait sont inexcusables, mais ces erreurs sont vite oubliées dans le feu de la pyrotechnie qui éblouit d'abord, puis aveugle et finalement étourdit l'auditeur. Les sons qui jaillissent de l'instrument ne sont jamais laids, même dans leurs moments les plus stridents, et dans leurs moments les plus délicats, ils sont à couper le souffle.
     Je n'ai jamais rien entendu de pareil depuis certains enregistrements d'Horowitz réalisés il y a un quart de siècle. Il y a beaucoup de choses dans le jeu qui réveillaient les souvenirs d'autres grands pianistes du passé. La « Butterfly Etude », par exemple, offerte en rappel, était jouée si délicatement et formulée si subtilement qu'elle rappelait Hoffmann à son apogée.
     Les sélections Faure au programme ont été traitées avec une délicatesse et une clarté remarquables. Je doute d'avoir jamais entendu ces œuvres jouées avec une sensibilité comparable pour les valeurs tonales des lignes musicales.
     Ce n'est que dans la Sonate de Prokofiev que Samson François exploite pleinement la gamme dynamique du piano. Il gardait évidemment ses plus grosses masses sonores pour la grande finale.
     L’effet était à faire dresser les cheveux sur la tête ! Après tous les délicats entrelacs de Debussy, Liszt et Faure, la tempête de la Sonate a submergé le public et à la fin, il n'y avait rien d'autre à faire que d'acclamer et d'applaudir. Il n'y eut que deux autres rappels à la fin du récital, une valse de Chopin et la transcription lisztienne, avec d'autres arrangements, du « Rossignol » d'Alabiev.
     Samson François est sans aucun doute l'un des grands pianistes de notre époque, malgré son incapacité à projeter clairement la structure musicale des grandes formes et les fautes de goût évidentes dans son phrasé. Il fait partie de ces êtres rares — un pianiste qui aime vraiment jouer du piano. »

Un pianiste 
remarquable

SAMSON FRANÇOIS pianiste, au Théâtre
l'Orpheum de la société Orchestra da Camera  en concert final . 1959. Écrit par Jacob Siskind. Journal inconnu.

Photo © Collection Quetzal François

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